[Test] Resident Evil 4 (2023) : L’impossible remake qui réussit un improbable exploit

Sorti le 24 mars dernier, Resident Evil 4 de 2023 s’est écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires en seulement 2 jours, une prouesse commerciale qui traduit aussi une autre prouesse : celle de Capcom, qui réussit l’impossible : proposer un remake que personne ne voulait qui surclasse l’original dans tous ses domaines. Pourquoi ? Comment ? C’est simple et je vous explique ça ci dessous.

Ce qu’il faut savoir

  • J’ai décidé de vous parler librement (cela concerne le texte et les screenshots) de mon expérience sur ce remake. L’original étant sorti il y a déjà 18 ans, je considère donc à un moment donné qu’il y a prescription. Si vous ne souhaitez pas être divulgâché(e), quittez vite ce test !
  • J’ai découvert la saga et le genre du Survival Horror avec Resident Evil 4 (pour au final tomber amoureux et du genre et de la saga). Resident Evil 4 à encore, 18 ans après sa sortie, une place bien particulière dans mon cœur
  • Test réalisé à partir d’une version physique PS5 sur PS5
  • Screenshots effectués à l’aide du mode photo, soit ingame, soit dans les cinématiques
  • Survival Horror exclusivement solo
  • Moteur graphique : RE Engine
  • Développé par Capcom, plus particulièrement le studio derrière Resident Evil 2 (2019)
  • Edité par Capcom
  • Réalisé par Yasuhiro Anpo et Kazunori Kadoi
  • Produit par Yoshiaki Hirabayashi
  • Une OST composée par Kota Suzuki
  • Plateformes : PS4, PS5, Xbox Series S/X et PC
  • Date(s) de sortie(s) : 18 mars 2005 sur Nintendo Gamecube, fin 2005 pour la version PS2 et 24 mars 2023 pour ce remake. Capcom a sorti son RE4 sur à peu près toute les plateformes au fil des années, que ce soit PC, Wii, Wii U, PC, PS3/Xbox 360, PS4/Xbox One, Mobiles et Oculus Quest
  • Prix maximum conseillé : 69.99€
  • Pas de Season Pass mais un « Extra DLC Pack » proposant des cosmétiques (tenues pour Leon et Ashley), 2 armes (une arme de poing et un fusil à pompes) la bande son « classique » de l’original (remixée), une carte des trésors proposant des trésors supplémentaire pour 19.99€, ce qui est décevant (selon moi) en terme de contenu et surtout à ce prix là, je m’attendais à pouvoir mettre la main sur le contenu réservé aux précommandes, c’est à dire la mallette dorée, qui offrait plus d’argent quand il était ramassé
  • Je suis passé à la caisse pour le contenu « Carte aux trésors – Extension » à 3.99€ et je n’en suis pas déçu
  • Le Pegi : 18
  • Mon temps de jeu : environ 21 heures (oui je l’ai savouré !)
  • Ma difficulté : Facile
  • La re jouabilité : Elevée sous condition. Tout dépendra de vous. En ce qui me concerne, j’ai l’intention de me relancer soit un NG+, soit une nouvelle partie en Normal pour décrocher quelques trophées de plus (celui sur les chatelains, celui de la difficulté normale, celui où il faut récolter tous les trésors du château et un autre qui demande de fuir le dernier segment du jeu sans dégâts), ce qui me satisfait totalement, en sachant qu’à l’époque des sorties NGC et PS2, j’ai retourné l’original un sacré paquet de fois !
  • Un mode photo est embarqué et il est tout simplement redoutable !
  • Traduit et doublé en français !
  • Propose un mode 30 FPS et un mode 60 FPS, c’est ce dernier que j’ai choisi
  • La DualSense est prise en charge de façon exceptionnelle et RE 4 de 2023 rejoint le club de Astro’s Playroom et Returnal puisque les options de la manette sont redoutablement utilisées : les gâchettes, les vibrations, le haut parleur et les voyants lumineux, cela traduit une envie de la part de Capcom de placer le joueur et la joueuse sur PS5 dans les meilleurs dispositions pour s’immerger, bref, en ce qui me concerne, rien que sur cette question bien précise, c’est bel et bien la Version PS5 la meilleure version présente sur le marché actuellement
  • Sur le plan purement technique, je n’ai eu qu’un seul petit souci et il est d’ordre graphique. Il concerne le mode photo et les visages de Leon et Ashley (bizarrement, aucun souci quand c’était les autres personnages comme Ada ou les méchants), je vais vous laisser constater sur 2 screenshots ci dessous :

Maintenant, voici un screenshot de Leon qui n’est pas touché par le bug de chargement des textures :

Vous l’aurez remarquer (sinon, observez bien la différence de la peau entre les 2 screenshots du haut et le 3ème juste au dessous), c’est un bug mineur qui peut être corrigée via une simple mise à jour.

Le synopsis et les différences entre l’Original et le Remake

Nous sommes en 2004, soit 6 ans après les événements de Raccoon City (Resident Evil 2 et 3). Survivant bien malgré lui, Leon est enrôlé dans les Services Secrets des Etats Unis et suit un entraînement drastique. Sa première mission l’envoie tout droit en Espagne afin de secourir la fille du Président américain : Ashley Graham. Enlevée et retenue captive par une mystérieuse secte appelée Los Illuminados, cette dernière est au cœur d’un vaste complot dont les retombées pourraient être désastreuses pour le monde entier…

Le Remake ne vise pas qu’à moderniser le gameplay ou les graphismes, il se permet en outre de proposer le même scénario que l’original mais propose de retravailler certains points bien précis de la narration et de proposer de nouveaux détails scénaristiques. Soit en apportant diverses lumières sur les partis en présence (Luis Sera, Ramon Salazar, Bitores Mendès, Osmund Saddler et Jack Krauser pour ne citer que ceux là). Il supprime également certains passages de l’Original (la scène de l’immense statue de Salazar, le Boss Fight contre un boss (le U-III), avance d’autres scènes et nous les propose donc en « mieux » : mieux travaillées en profondeur.

Le gameplay n’est pas en reste et fait du couteau de Leon une superstar. En effet, vous devrez vous en servir pour parer les coups ennemis. Le gameplay se voit être différent de l’Original, plus viscéral, plus profond, tout en étant proche de l’esprit voulu par Mikami à l’époque. Au rayon des armes, vous retrouvez les mêmes armes ou presque : le Punisher et le TMP sont de la partie, pareil pour le Riot Gun, le Broken Butterfly, le Killer 7 et le Mathilda mais ils se voient accompagnés de petits nouveaux comme le Stingray (fusil de précision). Leon se déplace en visant et peut se baisser (ce qui n’était pas possible de faire dans la version de 2005).

Une sauvegarde auto est de la partie, bien pratique, elle intervient pile quand il le faut.

Le Marchand est toujours là mais il propose plus de choses comme des missions secondaires (comme par exemple détruire X médaillons bleus, tuer un ennemi bien particulier) contre des Spinelles, échangeables contre des marchandises intéressantes (une visée laser exclusive pour le Punisher ou l’arme de poing de départ), les cartes aux trésors des lieux que vous visiterez, et ainsi de suite. Les trésors ne sont pas en reste non plus et vous pourrez vous faire un paquet de thunes pour peu que vous preniez la peine de les sertir avec des pierres précieuses.

Ce que j’ai aimé

Avec Dead Space Remake et Dead Island 2 (à venir le 21 avril prochain), Resident Evil 4 faisait parti de mon trio d’attente de ce début d’année 2023. L’attente, les espoirs et la confiance placé en lui étaient donc très élevées et après 21 heures, je vous le dit d’entrée de jeu : j’ai pris une claque monstrueuse et monumentale dans les dents. Je fais parti des gens qui considère qu’une industrie vidéoludique qui propose des Remakes est un signe qu’elle se porte bien (au même titre que les rééditions en bluray des film sortis dans les années 80-90-2000 du côté du Cinéma). Si pour d’autres, ce remake était totalement inutile et que l’Original se suffit à lui même, je ne suis absolument pas d’accord. Juste avant la sortie de ce RE4, j’ai pris le temps de me relancer une toute dernière partie sur l’original (au travers de sa version PS4 sur PS5) et les différences sont vertigineuse, multiples, profondes, respectueuses et traduisent une volonté de la part de Capcom de proposer aux deux publics (nouveaux comme anciens joueurs) une nouvelle lecture d’une œuvre qui aura bouleversé en son temps l’industrie (sans Resident Evil 4, pas de Gears Of War) avec son gameplay et sa vue TPS.

Bien que je ne pense pas que ce remake vise à reproduire cela (bien qu’il y aura un avant/après RE4 de 2023 pour la saga), celui-ci incarne, à mon sens, tout ce que devrait être un Remake. Fidèle au matériau de base tout en offrant une tonne de nouveautés visant à moderniser à la fois son gameplay mais aussi ses propos. Le scénario est moins nanardesque mais propose toujours ce visage action hollywoodienne. Leon fait moins rouleau compresseur tout beau et tout gentil, sans peur ni reproche mais est plus humain, parfois doté de failles. Ashley Graham à aussi été retravaillée en profondeur, hier personnage « chien-chien » insupportable au possible, aujourd’hui, il me faut bien l’avouer, même si certaine de ses réactions traduisent un comportement de jeune femme élevée dans un climat social « élevé », je dois bien avouer qu’elle est devenu un personnage humain et attachant. En ce qui concerne Luis Sera, certains de ses propos qu’on aurait pu qualifier de sexiste (sa rencontre avec Ashley Graham, qualifiant sa poitrine de « Ballistic two » a été supprimée), il n’a pas changé d’un iota mais se voit mieux justifié scénaristiquement parlant.

Du côté des méchants, je ne vais évoquer qu’Osmund Saddler. Si dans l’original, il était ridicule et faisait plus rire que peur, ici, il se voit mieux mit en scène. Je n’en dirais pas plus afin de vous laisser la surprise (ou non d’ailleurs).

Vous l’aurez compris, ce Remake est l’exemple à suivre. De plus, je m’avance à vous affirmer qu’il est ce genre de Remake à être conscient de ce qu’il est. Je ne vais pas rentrer dans les détails, ce serait du pur spoil bête et méchant, mais plusieurs fois dans l’aventure, ce sentiment de savoir ce qu’il est, ce qu’il ré-adapte et ce qu’il repropose dans une nouvelle version est palpable, insistante et plus que voyante et rien que ça, pour moi en tous cas, je considère que Capcom frappe un grand coup.

Capcom frappe fort, vite et juste et me fait dire une seule chose : seul Capcom est capable, en 2023, de proposer un Remake de ses œuvres passées, avec respect de ses joueurs d’antan, afin de proposer une nouvelle expérience digne de ce nom à notre époque.

Ce que j’ai moins aimé

Au moment de voir apparaître le générique de fin, j’ai de suite réfléchi aux choses qui m’ont « déçu » ou qui ont un peu amoindri mon plaisir de jeu et il faut bien se rendre compte d’une chose : elles ne pèsent pas bien lourd face aux immenses qualités de ce remake. En premier lieu, ce petit souci graphique rencontré avec le mode photo. Non pas que ce soit immensément grave, oui je trouve que ça m’a un peu gêné dans mon plaisir de jeu. J’ai adoré faire beaucoup de photos avec le mode photo (la plupart dormiront dans mon dossier screenshots et ne sortiront jamais mais ce n’est pas grave), mais j’aurais bien aimé ne pas rencontrer ce problème.

De plus, l’absence de l’extension Separate Ways (on va oublier Assigment Ada, totalement anecdotique) mettant en scène notre magnifique Ada Wong n’est pas présent dans la galette au jour de la sortie du jeu. Pour l’instant, des rumeurs ici et là fait état de sa sortie future mais ce ne sont que ce qu’elles sont : des rumeurs. Rien d’officiel et j’espère que Capcom à bel et bien prévu la sortie de cette extension modernisée dans les prochains mois (il a quand même prévu la sortie totalement gratuite du mode The Mercenaries le 7 avril prochain). Même si ce sera une sortie contre espèces sonnantes et trébuchantes, je sais que je ne pourrais pas résister et que je devrais l’acheter. Capcom à t’il prévu, pour le coup, la même chose que pour Resident Evil VII et Village, c’est à dire une sortie full dématérialisée et en physique au travers d’une version « Gold » ? Seul l’avenir nous le dira (ou pas d’ailleurs…).

Verdict

Vous dire que j’attendais le remake de mon premier opus de la série qui m’aura fait tomber profondément amoureux de la saga et du genre Survival Horror est un doux euphémisme. A l’arrivée, Resident Evil 4 de 2023 est une immense claque dans tous ses aspects. Gameplay, scénario, narration, graphismes, tout est moderne, tout est respectueux, tout fait sens et répond la question de savoir de ce que devrait être un Remake en 2023. La réponse : Resident Evil 4 de 2023. Ni plus, ni moins. Si tout n’est pas parfait (l’absence de l’extension Separate Ways, pourtant présente en 2005 dans la version PS2), l’expérience est tellement folle, tellement audacieuse et intelligente dans sa proposition qu’il serait idiot de bouder votre plaisir, même si vous n’êtes pas à l’aise avec le genre. Rassurez vous, RE4 ne fait pas peur, même au casque, même si son ambiance est lourde, angoissante et parfois un peu stressante. A l’heure de l’écriture de ce Test, Resident Evil 4 de 2023 est de façon temporaire mon jeu de l’année. Charge aux autres productions de faire mieux (bon courage !)

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