[Test] Samurai Warriors 5 : Trop classique mais très efficace ?

Après avoir développé Hyrule Warriors L’Ere du Fléau pour Nintendo et aider au développement de Persona 5 Strikers pour Atlus, voila que Oméga Force est de retour avec un nouvel opus de l’une de ses deux sagas chéries : Samurai Warriors. Cinquième opus titré, Samurai Warriors 5 nous propose alors de repartir à l’origine des guerres durant l’époque Sengoku en se réinventant de la tête aux pieds. Pari réussi pour Oméga Force et Koei Tecmo ?

Test effectué sur PS5 à partir d’une version PS4 Physique fournie par Koch Media que je remercie infiniment.

Comme je l’ai dit dans le Test de Hyrule Warriors l’Ere du Fléau, j’attendais de pied ferme ce Samurai Warriors 5 pour deux raisons : savoir si, forts de leur expériences sur Persona 5 Strikers aux côtés du studio Atlus et Hyrule Warriors l’Ere du Fléau pour Nintendo, si Oméga Force se servirait de ce qu’ils ont appris pour progresser dans l’une de ses deux séries principales (l’autre étant Dynasty Warriors). Avant de vous donner mon avis, sachez que ce Samurai Warriors 5 est quasiment un reboot du tout premier Samurai Warriors sorti à l’origine en 2004. Exit les plus de 50 personnages et leur gameplay pratiquement identiques de l’un à l’autre et bonjour à un roadster de 27 personnages pour un panel de 15 armes différentes interchangeables d’un combattant à l’autre. Je n’oublie pas de vous dire le but d’un Musou, même si je me doute fort bien que vous sachiez de quoi nous parlons mais soit. Dans un Musou, vous incarnez un personnage haut en couleur avec son identité bien précise, ses attaques et sa puissance hors du commun. Votre objectif ? Nettoyer purement et simplement le champ de bataille afin que votre camp remporte la victoire en écrasant tout ce qui bouge en face de vous, que ce soit de simples soldats amassés en moyen comité ou alors un lieutenant du camp d’en face, symbolisé par son nom propre. Bref, il faudra tous les abattre, un poing c’est tout. (oui la faute de frappe est intentionnelle).

Samurai Warriors 5 vous propose alors deux modes de jeu. Le mode Musou, qui est le mode histoire et le mode Citadelle. En ce qui concerne le mode Musou, vous allez pouvoir (re)découvrir l’histoire conjointe de Nobunaga Oda et Mitsuhide Akechi, de leur ascension, jusqu’à leur chute, dans les nombreuses guerres qui eurent lieu durant une bonne partie de l’ère Sengoku. Le tout sur cinq chapitres pour chacun des deux lurons avec des embranchements secondaires pour faire durer le plaisir. En ce concerne le mode Citadelle, celui-ci est une sorte de tower défense où un seul objectif est demandé d’une mission à une autre : protéger votre base des assauts de vos ennemis. Pas plus, pas moins. En ce qui concerne le scénario, je vais être franc, nous ne sommes pas du tout là pour ça. Il se laisse suivre, il reste néanmoins agréable à regarder mais je n’ai eu qu’une envie : enchaîner les batailles.

Parce qu’en terme de dramatisation, le scénario de ce Samurai Warriors 5 coche quelques cases que je trouve désagréable et qui m’ont sortis plusieurs fois du scénario, comme par exemple en réutilisant très souvent le même plan de scène pour différentes situations. De plus, les personnages ne dégagent aucune émotions et ne laisse rien paraître sur leur visage malgré qu’il se passe énormément de choses plus ou moins grave. Par exemple (je vous rassure, je ne vous spoil rien), un personnage assiste impuissant à la fin de son clan et nous sort tranquillement qu’il se vengera (ce qui est une réaction plus ou moins saine dans ce contexte particulier) mais ne dégage aucune émotion sur son visage. Ce qui n’aide pas du tout à s’attacher aux personnages n’est-ce pas ?

Au niveau du gameplay, c’est simple : c’est très efficace comme à notre habitude. Avec toujours le duo de l’attaque simple et de l’attaque lourde accompagné de la touche pour déclencher notre attaque musou, on à droit à une palette de combinaison avec la touche R1/rond/triangle/carré/croix afin d’avoir des pouvoirs nous aidant sur le terrain comme par exemple augmenter notre jauge de musou et d’autres dont je vous laisse la surprise. De plus, une petite nouveauté termine le gameplay : la barre de rage. En la déclenchant avant d’activer notre Musou, ça nous permet de faire énormément de dégâts sur un nombre plus important de pnj ennemis.

En ce concerne le reste, sachez que Samurai Warriors 5 comporte des éléments de rpg avec prise de niveaux, points de compétences à répartir dans un arbre de compétences, augmentation des possibilités du dojo, du magasin, de l’écurie à l’aide de ressources que l’on obtient soit dans le mode Citadelle soit en les achetant au magasin et ainsi de suite. Bref, nous sommes en terrain plus que connu pour un joueur et une joueuse qui à un jour mis les mains sur un Musou.

Le problème, selon moi, vient en partie de là. J’ai à mon effectif un nombre assez important de musou et ce que j’ai fait durant plus d’une vingtaine d’heures (24h pour être précis) dans Samurai Warriors 5, je l’ai déjà fait dans d’autres Musou précédents. Certains avec plus d’entrain (la trilogie Dynasty Warriors Gundam, Hyrule Warriors, Persona 5 Strikers), d’autres comme ici où je sais qu’il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je ne cherche pas à être « dur » avec ce Samurai Warriors 5 mais la réalité est que ce nouvel opus ne me cible pas du tout et vise plutôt une nouvelle frange de joueurs et de joueuses désireux(se) de se lancer dans le premier Musou de leur vie, ce qui est une excellente idée puisque l’histoire reprend à zéro, avec des aménagements, des raccourcis et des simplifications histoire que ce ne soit pas indigeste pour une première fois. Vous ne serez donc pas perdu(e)s devant un gigantesque scénario tentaculaire. Néanmoins, j’ajoute à cela que ce que fait Samurai Warriors 5, il le fait très bien. Nous sommes là devant un Musou qui sait ce qu’il fait et fort heureusement le genre ne prend toujours pas une ride d’années en années.

Sur les graphismes, Koei Tecmo et Oméga Force font le pari du Cel-Shading afin d’éviter que son jeu ne soit trop dépassé graphiquement et techniquement. Graphiquement parlant donc, je ne sais pas vraiment quoi vous dire tant ça me parait ni beau ni moche donc je fais confiance aux screenshots qui vous aiguilleront mieux que moi. Techniquement parlant, je n’ai eu aucun bugs notables, aucun ralentissements ni aucun freezes mais des apparitions tardives de décors et d’ennemi où il faut vraiment être très proche pour que le tout daigne bien nous faire l’amabilité de s’afficher. Là encore, nous sommes en 2021, sur PS4 (de surcroît le test est effectué sur PS5 après qu’un certain Ratchet et Clank Rift Apart soit passé par là…). Je n’en dirais pas plus, je vous laisse le dernier mot. Pour finir, sachez que Samurai Warriors 5 nous propose une Vostfr en japonais avec sous titres français intégralement traduit, ce qui apporte un plus non négligeable à un certain confort de jeu. Quant à la bande son, mis à part (peut être) le main thème, la bande son est assez vite oubliable.

Il est enfin temps de vous donner mon avis. Comme je vous le disais plus haut, après mes 24 heures de jeu sur ce Samurai Warriors 5, je n’ai pas le sentiment d’être visé par ce retour de la saga iconique du studio expert dans son domaine. Ce qui n’est pas un mal en soit mais j’en ressort plutôt mitigé de mon expérience. Je n’avais qu’une seule et assez petite exigence, qui était de voir si le studio allait tirer profit de ses expériences pour Nintendo et Atlus pour (respectivement) Hyrule Warriors l’Ere du Fléau et Persona 5 Strikers et ce n’est clairement pas le cas. De ce fait, j’ai trouvé qu’à côté de ces deux JV, Samurai Warriors 5 accuse un retard important et un manque flagrant en terme de prise de risque. Mais je tiens tout de même à dire qu’en même temps, est-ce réellement une priorité pour le studio que de changer une formule certes essoufflée depuis pas mal d’années mais qui fonctionne encore (pour combien de temps… ?).

De ce fait et parce que Samurai Warriors 5 à quand même des bonnes choses à faire valoir, je lui trouve une qualité, celui de pouvoir être une bonne première approche si on souhaite se lancer dans le Musou. En ce sens, Samurai Warriors 5 peut être un doux et premier pas loin de vous noyez sous une tonne de contenu qui vous prendrais la tête du fait du trop d’information en une seule fois (ce qui était une spécialité chez les opus PS2-PS3). Et en cela, il s’en sort vraiment bien. Puisqu’il reste avant tout un Musou pur et dur, répétitif comme ils le sont tous mais tellement efficace et ce depuis 2004 (hé oui). Ce que fait Samurai Warriors 5, il le fait bien et reste donc dans son genre un bon titre qui pourrait être une porte d’entrée ou du moins une bonne proposition pour un premier JV du genre si tant est que vous soyez prêt(e)s à accepter que les « tares » des productions Oméga Force soient malheureusement toujours de la partie.

Ce que j’ai aimé :

  • Nobunaga Oda et Mitsuhide Akechi, duo de personnages attachants et bien charismatiques
  • Deux modes de JV bien distincts qui permet de varier les plaisirs
  • Une traduction aux petits oignons
  • Le retour de la coop en local à deux joueurs(ses) dans le même canapé !
  • Un mode scénario pas très long si on ne s’en tient qu’à la trame principale
  • Un Musou pur et dur, qui fait ce qu’il fait très bien et peut faire du bien après une journée de boulot
  • Un panel de personnages revu à la baisse (27 personnages)
  • L’idée de rebooter la saga est une excellente idée…

Ce que j’ai moins aimé :

  • …Mais qui fera peut être des déçus dans les rangs des amateurs de longue date comme moi
  • Encore et toujours, la saga fait du surplace (17 ans que ça dure) et ne profite absolument pas de toute les choses que le studio à retenu dernièrement alors que je sais pertinemment qu’il est en capacité de faire tellement plus

Son Appréciation

J’avais des exigences vis à vis de ce Samurai Warriors 5, fort de ce qu’avais vu de la part du studio au travers de leur dernières collaborations avec Nintendo et Atlus. Malheureusement, fort est de constater que le studio reste sur leur acquis quant il s’agit de leur propre saga (à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’un problème de budget alloué…). Mais fort heureusement, les acquis sont solides et fonctionnent toujours aussi bien. Oui Samurai Warriors 5 reste sur un statut quo. Mais dans le même temps, sa formule (efficace) fonctionne toujours autant. A vous donc de peser le contre et le temps. Si Samurai Warriors 5 est pour vous votre premier Musou, vous pouvez foncer les yeux à moitié fermé (bah oui c’est mieux les yeux ouverts pour jouer) puisqu’il peut être une première porte d’entrée sur le genre. Pour les autres, les vieux briscards comme moi (je ne vous oublie pas mesdames), si vous avez fait dernièrement un certain Hyrule Warriors et que vous ne ressentez pas le besoin de vous jeter sur un autre musou, vous pouvez passer outre, il n’y a aucune réelle nouveauté pour nous retenir plus que cela. Enfin, il serait peut être temps pour Oméga Force et Koei Tecmo Games de se bouger pour vraiment avancer et pas rester sur ses acquis ad vitam eternam. Ma patience à des limites, pas sûr que le prochain opus, si il fait la même chose que les précédents bien entendu, passe au travers. Ce n’est pas comme si vous n’aviez pas les capacités de vous dépasser, bien au contraire même.

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