Resident Evil 3 (2020) – La Critique Augmentée

Un an après après nous avoir sorti le Remake de Resident Evil 2, Capcom nous sort cette fois-ci celui de Resident Evil 3. Comme une certaine envie de se rappeler d’où il vient, l’éditeur nippon refait exactement ce qu’il avait fait il y a de ça 20 ans, quasiment trait pour trait. Après les (més)aventures de Leon, Claire, Ada et Sherry, c’est au tour de Jill et Carlos de se retrouver dans l’immense bordel provoqué par Umbrella. Plombé par notre actualité à nous, RE3 version 2020 s’est vu flingué par les joueurs et les joueuses qui l’ont eu en avance, puis par les journalistes « spécialisés » par derrière, histoire de bien faire les choses comme il le faut. Comment Capcom peut donc s’en tirer quand il accouche d’un travail respectueux du produit d’origine tout en enlevant certains passages culte ? Réponse dans une critique bien trop en retard pour être honnête.

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Comme vous pouvez le voir, cette critique arrive après la Guerre comme on dit dans l »Ukraine rurale. La raison à ça ? Hé bien, juste l’envie de ne pas la sortir « day one » étant donné que RE3 s’était déjà fait flingué le portrait par 90% des « tests ». RE Resistance ne rentre pas en compte dans mon avis.

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J’aime à penser que la pluralité des opinions nourri un débat, sinon « le » débat. Quand les premiers avis sur Resident Evil 3 se sont fait connaître, et je ne parlerais que ceux ayant une certaine visibilité, un consensus venait de se créer. RE3 « déçoit ». Trop court, des bouts de l’original en moins. Puis arrive la seconde vague, celle des joueurs et des joueuses ayant eu la chance de le recevoir en avance grâce à une distribution avant le day one qui faisait le même constat ou presque. C’est ainsi alors que j’ai déjà d’autres JV sur le feu, comme par exemple mon retour sur The Division 2, que j’ai décidé de mettre de côté RE3 en attendant patiemment que le chaos retombe. La raison à cela ? J’avais la crainte d’être influencé et de ne pas juger ce RE3 à sa juste mesure et de finalement tomber dans un piège bien trop visible pour ne pas l’éviter. mais aussi la grosse envie de décrocher le Platine d’un certain The Evil Within 2 (qui a décroché la récompense du GOTY 2017 sur le Blog). Je me suis donc occupé du Platine de TEW2 (que j’ai chopé au passage :D) et je me suis enfin lancé dans un des derniers opus de la saga Resident Evil qu’il me reste à faire (avec Code Veronica).

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Les premières minutes de Resident Evil 3, entre début en prise de vue réelle fort bien foutu ainsi qu’une immersion dans la peau d’une Jill assaillie par les cauchemars de son expérience dans les montagnes d’Arklay, laissent la place quasi immédiatement à un chaos d’une extrême violence. Comme pour nous annoncer la couleur sur la suite des événements, ce Resident Evil 3 nous prend par la main sans nous demander notre avis pour nous jeter dans un bordel à très grande vitesse. Quand bien même prévenue par Brad, un de ses collègues du S.T.A.R.S (pour Special Tactics And Rescue Service), Jill doit faire face à une redoutable menace. Cette menace, certains joueurs et certaines joueuses ne la connaissent que trop bien : Némésis. Ce nom en fait encore frémir parmi vous alors que d’autre aiment en découdre avec lui. Ce Némésis là est différent de celui d’original, j’en veux pour preuve sa capacité à transformer certains morts vivants en quelques chose de nouveau, rappelant furieusement les Ganados de Resident Evil 4. Fuyant devant cette menace, Jill est secourue par Carlos Oliveira, membre de l’U.B.C.S (pour Umbrella Biohazard Countermeasure Service), personnage lui aussi bien connu des fans de la première heure de Resident Evil 3. A eux deux, ils parviennent à s’échapper des prises de Némésis et rejoindront dès lors le Métro sous terrain de Raccoon, qui sera le point de départ de ce troisième (et très court) Resident Evil.

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Au programme : des morts vivants, des araignées bien dégueulasses, des hunters, des grenouilles monstrueuses, une jonction avec Resident Evil 2 (ce RE3 commence quelques heures avant), et enfin Némésis qui ne vous lâchera pas, où que vous alliez. En parlant de lieux que vous allez explorer, le plus emblématique d’entre tous, je parle du Beffroi, ne fait donc pas parti du Remake. Tout le monde en parle, je vous le dit, Resident Evil 3 manque d’un petit quelque chose. Est-ce l’absence du Beffroi ? Est-ce de quelque chose d’autre en plus ? Je ne sais pas. Mais chose est-il que Resident Evil 3 cuvée 2020 se finit vite, (beaucoup) trop vite, 5 heures et 37 minutes pour mon premier « run ». Cela étant dit, je ne regrette pas un seul instant ce trop peu en terme de durée de vie, sachant que je compte bien y rejouer plusieurs fois, mais ce que je regrette, c’est le faible nombre d’endroits que Resident Evil 3 regorge. Tout juste je pourrais parler de l’Hôpital, qui m’a demandé une bonne grosse heure à tout voir et faire, plongé dans une grosse ambiance bien lourde comme je les aime. Quand au reste, un goût de « trop peu » me vient en tête. Alors oui, c’est mené tambour battant tout du long, sans jamais nous lâcher une seule fois, rappelant furieusement un film d’action de la « grande » époque, mais Resident Evil 3 n’arrive pas à proposer à la fois un rythme soutenu et de quoi niveau environnements à explorer. Me laissant un arrière goût d’extension de luxe que de JV à part entière.

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Parce qu’en toute franchise, en effet, Resident Evil 3 me laisse un goût d’extension de luxe, voir même de projet expédié à la va-vite. Une fois fini une première fois, je me suis immédiatement dit que finalement, proposer en même temps le mode multijoueur Resistance n’est finalement pas si anodin, comme si Capcom savait pertinemment que RE3 à lui tout seul ne méritait pas vraiment le prix de vente auquel il est proposé actuellement, quand bien même après plus de deux semaines de commercialisation, il vient d’atteindre le score de plus de 2 millions de copies écoulées (ouais quand même ouais !). A mon avis, celui d’un fan sur le tard (en effet, j’ai commencé la saga avec RE4 pour ensuite rattrapé mon « retard » petit à petit), ce RE3 aurait dû être proposé avec Resident Evil 2 selon moi. Le plein potentiel de ces deux Remakes auraient donc été décuplés, puisque connectés l’un avec l’autre. Néanmoins, là n’est que mon avis.

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Si, comme moi vous avez aussi fait le remake de RE2, vous savez donc où vous mettez les pieds au niveau du gameplay. Une petite nouveauté (toujours par rapport au remake du 2), c’est l’esquive de Jill qui nous permet d’esquiver les différents ennemis face à elle et qui sera pratiquement obligatoire contre le Némésis. C’est juste un coup à prendre ainsi qu’une certaine discipline à adopter, mais de mon côté j’ai fini par m’y faire. Du côté des armes, parce que vous n’allez pas vous battre avec des pots de yaourts, quoi que ça pourrait être marrant, on a droit à du classique avec de l’arme de poing, du fusil à pompe, du fusil d’assaut, du lance grenades, bref de quoi bien se faire plaisir contre le Némésis et tout ses petits copains-copines monstres. J’ai failli l’oublier, mais mention spéciale au retour du couteau incassable, ça aide à mort vivant pour calmer les morts vivants et ainsi économiser de précieuses munitions. Néanmoins, mention pas très bien au réticule de visée du fusil à pompe… Non mais franchement Capcom, vous auriez pu reprendre celui du remake du 2, je n’aurais rien dit !

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L’année dernière, Capcom avait préparé le terrain avec Mr X, qui ne faisait finalement pas grand chose mis à part nous poursuivre gentiment, quand bien même il pouvait lui venir l’idée en tête de passer à travers un mur ou deux, histoire d’essayer de nous coller une patate de forain. Mais finalement, tout cela restait bon enfant et ce n’était pas de lui que craignais le plus mais bien les lickers. Par contre pour Resident Evil 3, le Némésis cru 2020, lui c’est open bar pour bien vous la foutre au plus profond à n’importe quelle occasion. Sachez déjà qu’il se déplace plus vite que vous. Qu’il est doté d’une sorte de tentacule pour vous choper par devant et même par derrière (pour varier les plaisirs)… Vous aurez beau le foutre à genou (je vous le conseille, le bougre vous récompense d’upgrade en tout genre pour vos armes), il se relève au bout de quelques secondes. Il se permet même des sortes de sauts, histoire de vous prendre de vitesse afin de se placer devant vous, histoire de bien vous emmerder. En quelque sorte, Némésis, c’est l’ennemi ultime de Resident Evil 3, son alpha ainsi que son oméga en terme de menace, quand bien même au niveau du bestiaire, ce dernier soit fourni. De ce que j’en ai donc vu manette en main et casque sur les oreilles, Némésis représente une plus grande menace que Mr X ne l’était dans l’opus précédent. Je n’ose même pas imaginer à quel point il va se montrer casse bonbon dans les plus hautes difficultés compte tenu de ce qu’il m’a fait durant mon premier run…

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Je l’ai dit plus haut, Resident Evil 3 se distingue nettement de Resident Evil 2 de par son rythme effréné et mené sans vraiment de pauses ainsi que par la qualité de ses cinématiques, en terme de dialogues, reflétant l’humanité de soldats d’élites loin d’être des philosophes. Mention spéciale à Jill Valentine, sublimée autant sur sa beauté extérieure que par son immense courage, sorte de miroir humain faisant jeu égal face à un Némésis agissant comme une arme sans jugement autre que la mission fixée par Umbrella définitivement désespérée au point de jeter ses derniers jouets avant le coup de sifflet final que représente la pulvérisation de Raccoon City. Autant RE2 et RE3 sont différents l’un de l’autre, autant les deux opus remakés par Capcom, qui s’apprête à faire passer le quatrième dans le même instrument de « remakerisation » (sans passer par la case Code Veronica, le seul opus qui me reste donc à faire…), se ressemblent vraiment. J’en veux pour preuve que les deux opus vous proposent les mêmes collectibles sous forme de statuettes, dans les sempiternels dossiers à lire mais aussi dans le moteur graphique, le RE Engine, qui fait des merveilles, qui m’en met encore plein les yeux et la gueule, sans jamais faillir un seul instant puisque je n’ai absolument rien à dire de négatif sur la technique, que ce soit freeze, lag et autres joyeusetés, tout s’est très bien passé lors de mes deux soirées sur Resident Evil 3. Quand à la durée de vie… Hé bien, j’y reviens plus bas mais sachez que j’ai déjà une bonne vingtaine d’heures sur ce RE3 quand cette critique sortira, hé oui ! Un mot sur la bande son, alors que je pouvais lui reprocher d’être un peu trop en retrait dans le 2, ici elle est bel et bien de la partie et je mets une petite pièce sur le morceau qu’on entend quand on fait la bagarre contre Némésis, tout simplement une réussite !

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Mais tout n’est pas rose dans ce Remake. La faute, en premier lieu, à un scénario bien trop en retrait. Malgré des cinématiques bien mieux mises en scène et mieux gérées que dans l’opus précédent. Une action effrénée certes, avec un rythme soutenu mais sans non plus prendre le temps de nous offrir plus de lieux à explorer que je ne l’aurais pensé. Oui, le rythme y est mais en contrepartie d’un manque flagrant de contenu niveau exploration. Oui Resident Evil 3 se montre généreux en terme de rejouabilité (j’en suis déjà à 20 heures de jeu de mon côté, j’y vais vraiment à mon rythme), si on veux s’investir dans la quête du Platine ou des 1000G, mais se montre redoutablement court lors de notre première fois. En résulte alors un sentiment d’un « entre deux ». Autant Resident Evil 3 est réellement bon en l’état, autant il lui manque de bonnes grosses finitions pour vraiment me marquer. Je n’ai pas peur de répéter que pour moi, il était ma seule plus grosse attente de cette année, compte tenu de tout ce qui sort, de ce fait, il confirme encore que trop bien qu’il faut vraiment que j’arrête d’avoir des attentes vidéoludiques même si il s’en sort tout juste pour ne pas que j’en ressort moi, déçu. Alors certes il laisse des plumes au passage mais en ce qui me concerne, je vais vraiment serrer des fesses quand au fameux remake de Resident Evil 4 quand je vois que Capcom à déjà perdu un peu de sa prestance après seulement deux Remakes…

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Ce que j’ai aimé :

  • Mené tambour battant, le jeu ne vous lâche pas une seule minute
  • La Version française, celles de Jill et Carlos, que je trouve réussie
  • Jill Valentine, sublime et sublimée, badass et très humaine
  • Le retour du couteau incassable, c’est oui !
  • Némésis, arme ultime, qui n’a qu’une obsession : Jill Valentine
  • Carlos Oliveira, sacrément badass le pépère
  • L’hôpital, très gros moment de ce Resident Evil 3
  • Absolument superbe graphiquement, on peut aussi dire que techniquement parlant, Capcom sait y faire avec son RE Engine
  • La bande son, surtout le morceau qui se lance contre Némésis
  • Une grosse rejouabilité certes…

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Ce que j’ai moins aimé :

  • … Au détriment de la durée de vie de votre premier run
  • J’aurais bien aimé avoir un peu plus de phases avec Carlos
  • Il est où le Beffroi, hein il est où ???
  • J’ai trouvé le scénario vraiment trop simpliste ou qui verse dans la facilité la plus pure, c’est dommage

Son appréciation :

Tout en saluant ce Remake pour son rythme soutenu et mené tambour battant, je lui reproche de ne pas aller aussi loin que je l’aurais souhaité, quand bien même tout est là pour accoucher de quelque chose de vraiment génial. Le combat entre Jill et Némésis cuvée 2020 vaut le coup d’œil certes, mais seulement si vous êtes en manque de survival horror. Le potentiel de ce RE3 est ainsi amoindri. En ce qui me concerne, il réussit parfaitement à me faire patienter en attendant un certain Daymare 1998, tout en regrettant quand même un petit peu que Resident Evil 3 n’aille pas plus loin qu’il ne le fait alors qu’il en avait les capacités. Fort heureusement pour lui, comme pour moi d’ailleurs, il s’en sort tout juste pour que je ne soit pas déçu mais compte tenu de ce résultat en demie teinte, je vais peut être commencer à me poser de sérieuses questions quand à la pertinence de proposer un remake de RE4, surtout si Capcom se permet, sous couvert de n’importe quelle excuse qu’il lui viendra en tête, de couper des bouts qu’il ne lui arrangeront pas…

Sa Note :

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*Critique et screenshots réalisés à partir d’une Version PS4 Dématérialisée, achetée par mes soins, sur PS4 Pro.

2 réflexions sur “Resident Evil 3 (2020) – La Critique Augmentée

  1. Comme d’hab une critique des plus quali et objective!
    L’absence de choix que je trouvais la bonne feature de cet opus me chagrine quand mm bcp…
    Très envie d’un post sur FF VII remake et pourquoi pas Half Life Alyx
    Est-ce prévu ?

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ton commentaire ! Alors : Pour FF VII Remake, oui c’est prévu et garanti à 100% ! Néanmoins, je suis incapable de te dire quand dans l’année, la critique arrivera, je préfère être totalement franc avec toi 🙂 Pour Half Life Alyx, étant donné que mon PC est disons totalement à la rue, j’ai le regret de te dire que sauf miracle, je ne suis pas sûr de pouvoir proposer une critique dessus et j’en suis vraiment désolé… 😦 Cela dit, je te remercie réellement de ton soutien indéfectible <3333

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