Sorti le 18 octobre 2022, A Plague Tale Requiem avait la lourde tâche de confirmer le potentiel du studio Asobo après un A Plague Tale Innocence sorti de nulle part en ayant réussi le pari, pour un AA, d’aller sur le terrain des titres AAA narratifs. Après avoir fini une première fois cette suite, Asobo Studio me prouve que oui, il est capable de refaire un tel exploit, qui n’est pas à la portée de n’importe quel studio dans l’industrie. Mais après avoir posé la manette, une réflexion m’est venu en tête. Asobo, tout de même bien costaud dans son domaine peut aller encore plus loin sous certaines conditions. Je vous explique tout dans ce test.

Ce qu’il faut savoir
- Test réalisé à partir de la version PS5 commerciale et physique
- Screenshots réalisés par mes soins à l’aide du mode photo (et sans) en 30 et 60 fps
- Genre(s) : Action-Aventure, Infiltration
- Moteur graphique : moteur du studio
- Réalisateur(s) : David Dedeine et Kevin Choteau
- Scénariste : Sébastien Renard
- Compositeur : Olivier Derivière
- Editeur : Focus Entertainment
- Développeur : Asobo Studio
- Plateformes : PC, PS5, Xbox Series S/X et Nintendo Switch (via le Cloud)
- Date de sortie : 22 octobre 2022
- Prix maximum conseillé : entre 34.99€ et 39.99€
- Pas de season pass prévu
- Le PEGI : 18+
- Uniquement jouable en solo
- Jeu terminé : oui !
- Ma difficulté : mode histoire
- Mon temps de jeu : environ 25 heures
- La re jouabilité : tout dépendra de vous, si vous souhaitez aller chercher le platine (ou non). En finissant une première fois l’aventure, vous avez le choix entre la sélection des chapitres et/ou le NG+
- Il y a un mode photo (qui est très efficace !)
- Version française intégrale
- 30 ou 60 fps
- Du coté de la technique, j’ai dû commencer ma partie en 30 fps et très souvent, j’avais des ralentissements très violents en 30 fps. Maintenant que le patch des 60 fps est sorti, j’ai fini mon aventure sans aucun souci à vous remonter !

Le synopsis
Le jeu raconte la suite des aventures d’Amicia et de son frère Hugo, porteur d’une malédiction en lien avec la peste noire, dans le royaume de France du XIV ème siècle et en pleine Guerre de Cent Ans. Ils sont accompagnés par leur ami Lucas, ainsi que par leur mère Beatrice. L’action prend place quelques mois après les évènements du premier opus, l’histoire est désormais située dans le sud de la France, dans diverses villes de Provence, ainsi que dans un autre lieu dont je tairais la nature pour éviter le moindre spoil que ce soit. L’histoire est ainsi découpée en 17 chapitres.

Ce que j’ai aimé :
Quand A Plague Tale Innocence est sorti (2019), je n’ai pas réfléchi longtemps, précommande les yeux fermés et dégusté au day one. J’en avais retiré une immense claque malgré un boss de fin raté et il faut bien le dire : un peu casse bonbon. Pour cette suite, malheureusement j’ai dû oublier le day one, au vu de la looooooongue liste de JV que je devais rattraper et surtout de ma nouvelle vie, entre le boulot et le blog, il a donc fallu prioriser certains JV au détriment d’autres. C’est ainsi que le test de ce A Plague Tale Requiem à doucement glisser pour être calé vers les premiers mois de 2023, soit bien après la hype des premiers jours, des premiers mois. J’ai commencé ma partie juste avant de devoir m’occuper de Dead Island 2 et repris juste après Redfall. Pourquoi je vous dit ça ? Pour contextualiser mes propos et pour que vous vous fassiez une idée de comment j’ai testé et accueilli A Plague Tale Requiem.

Quand je lit ou écoute un test, qu’il soit écrit ou vidéo, j’aimerais retrouver cette notion de mise en contexte et je vais m’appliqué cette façon de faire à l’avenir. Cette notion de contexte est très importante, pour moi, quand on s’enchaine du JV de façon industrielle comme je le fait et vous le faîtes surement de votre côté. On prend un JV, on l’accompli et on passe à autre chose.

Dans ce contexte là, l’expérience que j’ai vécu de A Plague Tale Requiem est exceptionnelle. Dans son scénario qu’il nous propose, sa narration, sa mise en scène, les émotions que j’y ai ressenti, oui, j’ai pris une énorme claque et pour plaisanter de façon un peu cynique (ou pour faire de l’humour un peu noir), disons que le scénario de A Plague Tale Requiem est si puissant qu’une fois fini, j’ai eu besoin d’aller voir un psy pour m’en remettre (je vous rassure, non en fait, hein). Le scénario de Plague Tale Requiem, à l’instar de son aîné est sombre, (très) violent, traite de sujet très mature et « adulte » et se paye le culot de faire ça avec les honneurs. Pour un titre AA, c’est donc une prouesse qu’il faut louer et je le fait dans ces lignes.
De plus, et pour finir, A Plague Tale Requiem nous propose une direction artistique de toute beauté, servi par des graphismes de haute volée (et aidé par un mode photo béni des dieux) et aussi par une Version Française intégrale de dingue. Oui, rien que ça.

Ce que j’ai moins aimé :
De ce côté là, fort heureusement les défauts de cette suite ne font pas le poids face à ses immenses qualités. Néanmoins, je trouve que son gameplay, surtout par rapport au premier épisode, souffre de faiblesses de conception qui aurait mérité soit une meilleure réflexion en amont du développement, soit un autre traitement, puisque le gameplay, tout en infiltration avec quand même la possibilité, sous conditions, de rentrer dans le tas est un peu lourd dans le sens où les phases de gameplay m’ont un peu crispé. Je n’avais qu’une hâte, c’était de passer « l’arène » pour continuer le récit du jeu. Les phases d’infiltration manquent leur cible puisqu’elles sont toutes sauf « ludique », j’ai souvent pesté devant mon écran en me disant que la seule façon de passer, c’était de rentrer dans le tas et tuer tout les pnj qui me barrait la route puisque les conditions n’e sont n’étaient pas réunies pour faire autrement. Et c’est là que le studio à une grosse carte à jouer selon moi. Si leur prochain JV est autant travaillé du côté de l’écriture que dans son gameplay, on tiendrait là un premier élément de confrontation entre un AA avec un « petit » budget et un AAA développé grâce à une énorme manne d’argent et d’effectif. Il y a également cette histoire de compétences conditionnées par rapport à ce que nous faisons face au ennemis. Si, sur le papier, il est effectivement intelligent de « récompenser » la façon de faire du joueur, une fois manette en main, c’est plutôt la machine à gaz. En effet, vous orienterez votre Amicia dans ses compétences selon si vous vous infiltrez sans tuer personne, si vous tuez tout le monde et enfin par la façon que vous aurez de le faire, à coup d’armes ou avec les éléments du décor. En soit, l’idée est pas mauvaise, c’est son exécution qui pêche. Il aurait été plus judicieux de se servir de points d’expériences que l’on obtient pour telle actions (et qui en rapportent plus selon un schéma prédéfini), que l’on aurait pu répartir dans l’arbre de compétences de notre choix. Mais c’est juste une idée que je lance.

De plus, j’ai failli lâché l’affaire à cause d’un 30 fps inconstant qui m’a offert de beaux maux de crânes avec des ralentissements des enfers. Fort heureusement, la mise à jour du 60 FPS à débarquer entre temps et à résolu les problèmes. C’est propre, beau et fluide. Mais à mon sens, un peu tard, puisqu’il aura fallu attendre 7 mois. J’ai eu de la chance de voir arriver cette maj donc. Mais combien de joueurs et de joueuses ont juste décidés de laisser tomber l’idée de lui donner sa chance à cause de ça et sont donc passés à autre chose ? Surtout vu toutes les autres productions qui sortent entre temps (sans parler des mastodontes comme The Legend Of Zelda qui est entrain de tout casser sur son passage). Bref, si vous souhaitez et avez le temps de le faire, vous pouvez lui donner sa chance, vous verrez, en 60 fps, ca changera votre perception que vous avez du jeu.

Verdict
J’ai autant adoré son scénario, son écriture, sa mise en scène, son univers et sa direction artistique que détester son gameplay. Si l’histoire est de haute volée, je ne peut en dire autant de son gameplay qui aurait mérité plus d’approfondissement et de réflexion. Si pour la prochaine production du studio, Asobo réussissait à allier le meilleur des 2 mondes, alors là on tiendrait un challenger de choix dans le débat de savoir si une production AA pouvait chasser sur les platebandes des productions AAA. En attendant, cela reste tout de même un OUI MAIS. Oui en terme d’écriture, non du côté du gameplay et de ses mécaniques. Ce qui est dommage, puisque A Plague Tale Requiem est une grande suite, une de celle qui reste en tête après quelques jours. Pour tout vous dire, j’avais pour intention d’aller décrocher son Platine comme pour le 1er, mais je n’ai pas le courage cette fois ci. Il n’en reste que j’ai passé un excellent moment et je suis impatient (et plus que confiant) pour les prochains projets du studio.