[Test] The Chant (PS5) : Que la saison des Survival Horror commence !

De The Callisto Protocol, aux remakes de Dead Space et Resident Evil 4, en passant par celui de Silent Hill 2, le retour de Alone In The Dark, on peut le dire : de fin 2022 à fin 2023, le genre du Survival Horror va revenir en force. Mais avant ce déluge, un petit outsider s’invite avant le début des festivités : The Chant. Développé par une vingtaine de personne, The Chant souhaite donc nous inviter à une sorte de retraite spirituelle sur une île reculée le temps d’un week end. Et ça tombe bien, il ne m’en pas fallu plus pour en voir le bout.

Test et screenshots réalisés à partir d’une version PS5 physique fournie par Plaion France, que je remercie infiniment une nouvelle fois. Rassurez vous, aucun spoil n’est présent dans les lignes qui vont suivre.

The Chant est développé par un petit studio d’une vingtaine de personnes, basé au Canada, Brass Token. Edité par le label Prime Matter, qui a notamment distribué Dolmen (dont le test se trouve sur le blog), The Last Oricru ou Gungrave GORE (qui sortira le 22 novembre). The Chant nous raconte l’histoire de Jess Briars, dévorée par le suicide de sa sœur des années plus tôt. Fatiguée par son travail, elle répond à l’invitation de son amie à venir la rejoindre sur une île reculée, afin d’y suivre une retraite spirituelle. A son arrivée, elle, comme nous, comprenons que nous sommes tombés dans une simili secte qui ne tardera pas à devoir faire face à des évènements plus que surnaturels tout au long du week-end. Jess devra, par tous les moyens, survivre et comprendre ce qu’il se passe sous ses yeux.

Tel est le postulat de départ de The Chant. Si, il vous bien vous l’avouer, The Chant m’avait intrigué tout au long de sa campagne marketing, la douche froide arrive à peine l’heure de jeu entamée en ne comprenant que trop bien où The Chant souhaite aller. Sans rentrer dans les détails, je vais être franc avec vous : le scénario de The Chant est (très) mal écrit, les ressors scénaristiques et les accroches wagons sont légions, les réactions des personnages face aux événements frôlent le nanar et pire, on devine à l’avance ce qui va arriver dans les 10 minutes qui suivent. Le pire étant, selon moi, que pour un Survival Horror, celui ci n’arrive à aucun moment à instiller un seul moment de peur, les jump scares, distillés ici et là prêtent à rire et enfin, on pousse un ouf de soulagement arrivé au générique de fin au bout de 8 heures de jeu. Oui, The Chant est plutôt court et c’est l’une de ses 2 qualités. Enfin, œuvre canadienne oblige, The Chant transpire la bien pensance à tous les étages, y compris dans son gameplay, ce qui est dommage, puisque de plus en plus, j’ai remarqué que les œuvres souhaitant faire la leçon a son public sont généralement de mauvaise facture, une bien belle preuve de ce malheureux constat est établi ici.

Côté gameplay, sachez que vous aurez souvent le loisir de passer à travers des bulles connectée avec l’autre univers, accessible uniquement avec le bon item de couleur. Une fois à l’intérieur, vous devrez faire attention au mental de Jess, lequel décline au fil des secondes à l’intérieur. Une fois vidé, vous devrez alors sortir de la dite bulle et rechargez votre barre de mental, soit avec de la lavande ou soit en méditant, qui baissera donc votre statistique de spiritualité (qui pourra être entretenu avec des champignons). Enfin, dernière statistique auquel vous devrez faire attention, celle de la santé physique, qui se recharge quant à lui avec de la gingembre. Enfin, la partie combat, qui vous fera affronter des créatures psychédélique avec des plantes, du sel, de l’huile et des balais en feu, elle est somme toute classique, avec attaque légère, lourde et esquive. Pas plus, pas moins. Egalement, vous aurez fréquemment un dialogue à choix multiple qui vous demandera de répondre sur ces 3 statistiques qui vous octroiera une des 3 fins disponibles (j’ai débloqué la fin lié à la statistique Mental). J’ai failli oublié l’ironie de la chose : oui on se bat majoritairement contre des créatures très très méchantes à l’aide du pouvoir des plantes et de la méditation.

Côté graphisme, c’est passable. Autant les décors sont magnifiques dans leur direction artistique, autant les visages sont complètements ratés et ne dégagent aucune émotion, particulier pour une œuvre dont le scénario est son atout principal, voir majoritaire. La DualSense est prise en charge au niveau des vibrations et des gâchettes haptiques et enfin, je n’ai eu aucun bug. Pas de freezes, pas de micro freezes, pas de ralentissements (The Chant tourne en 60 fps constant sans broncher), bref de ce côté là, c’est très bien. Enfin, son second point fort, The Chant propose un doublage intégral en français et niveau confort de jeu, c’est juste une excellente idée.

Le tour du propriétaire est fait, maintenant place à mon avis. Vous l’aurez sans doute compris mais The Chant ouvre les hostilités d’une saison rempli de Survivor Horror à venir avec un beau raté. Certes, tout n’est pas à jeter, comme la direction artistique autour des décors ou le simple fait de proposer un doublage français, mais tout le reste, le plus important d’ailleurs, est complètement raté. De l’écriture à la mise en scène, en passant par la narration et les dialogues (avec au passage les réactions à mourir de rire des personnages face à ce qu’ils vont vivre), The Chant est un Survival Horror qui ne fait pas peur, un peu comme une comédie qui ne fait pas rire. De plus, afin de mettre le dernier clou sur le cercueil, œuvre canadienne oblige, The Chant n’oublie pas de nous faire la leçon à coups de propos bien pensant et fait ça très mal. Si dans Gotham Knights, j’aurais pu pester contre les propos que Bruce Wayne tient sur lui même dans un enregistrement entre lui et Lucius Fox, qui ne dure au bas mot que 2 secondes sur plus de 60 heures de jeu, dans The Chant, c’est au cœur même du scénario, expliquant le leitmotiv d’un des personnages présent sur l’ile. Qu’on se comprennent bien vous et moi. Je n’ai rien contre la propagande de quelque bord que ce soit, il faut néanmoins que ce soit bien fait et que ça ait une véritable importance dans le scénario, voir même afin de comprendre pourquoi et dans quel état d’esprit se trouve l’auteur au moment de la création de son œuvre. Ici, dans The Chant, c’est en mode « on pousse mamie dans les orties et ça passera, ils ne verront rien ». Je finirais par vous dire que j’ai bouclé The Chant en 8 heures, en une seule session et que je n’ai pas l’intention de découvrir les 2 autres fins disponibles, étant donné l’absence notable de NG+. Certes, il est développé par une vingtaine de personnes et certes la proposition était alléchante au travers de son marketing bien huilé mais une fois manette en jeu, on découvre que The Chant aurait peut être mérité plus de moyens, autant financiers que humains, afin de travailler plus en amont le scénario et le gameplay. En l’état, je ne peut recommander The Chant aux amateurs de Survival Horror. Pas quand dans une vingtaine de jours un certain The Callisto Protocol débarque pour remettre le genre sur le piédestal qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Ce que j’ai aimé :

  • Un doublage intégral en français, niveau confort de jeu, c’est un plus agréable
  • Une courte durée de vie : 8 heures pour voir défiler le générique de fin
  • Il faut tout de même souligner son ambiance : inédite dans le paysage vidéoludique

Ce que j’ai moins aimé :

  • Un scénario très mal écrit, qui raccroche les wagons à longueur de temps
  • Une mise en scène complètement ratée
  • Une narration qui frôle le nanar
  • Les réactions constantes des personnages face aux événements, à mourir de rire et qui n’aident pas à nous reconnaitre en eux
  • Des visages qui ne dégagent aucune émotion
  • Un survival horror qui ne fait pas peur

Son appréciation

Premier essai complètement raté pour Brass Token et son The Chant qui nous accouche d’un Survival Horror qui rate le plus important : son scénario et sa vocation : susciter la peur et/ou l’épouvante. Malgré une ambiance inédite dans le paysage actuel, The Chant rate tout ce qu’il entreprend : scénario, narration, mise en scène et gameplay. Mais tout n’est pas perdu pour le studio. En travaillant fort, en étant honnête avec lui même comme à su le faire un certain studio appelé Teyon Games (qui est passé du très mauvais Rambo The Video Game à l’exceptionnel Terminator Resistance), Brass Token pourrait fortement nous étonner dans les années à venir… Je crois en vous, sincèrement.

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