[Test] Ghostwire Tokyo : Entre traditions et modernité, une œuvre qui prend tout le monde à contre pied ?

Après avoir été repoussé, la nouvelle production du studio Tango Gameworks est enfin disponible ! Délaissant l’univers du Survival Horror, Mikami et sa bande nous propose une aventure fantastique dans les rues d’une Tokyo en proie à une attaque surnaturelle inédite. Alors que les premiers avis sont unanimement « négatif », j’ai le regret de vous dire qu’une nouvelle fois, je suis encore à contre courant. J’ai adoré Ghostwire Tokyo et je vous explique pourquoi dans un test ayant le respect de ses ancêtres et l’intelligence de la modernité.

Test et captures d’écrans réalisés à partir d’une Version PS5 commerciale achetée par mes soins, avec l’option graphique « Performance », c’est à dire en 60 fps sans Ray Tracing.

Le Platine

Situé chronologiquement à notre époque, Ghostwire Tokyo commence son histoire par une attaque surnaturelle sans commune mesure, où l’entièreté de la population s’est évaporée dans une sorte de brouillard opaque. Seuls subsistent des êtres venus d’un autre monde : les Visiteurs. Bien que cela ne soit pas tout à fait vrai. En effet, un survivant est encore de la partie et décide de posséder le corps d’un défunt afin de mener une contre attaque digne de ce nom. Ce survivant s’appelle KK (appelez le Kay-Kay) et le corps dans celui où il a décidé d’élire domicile appartient à un certain Akito, victime d’un accident quelques minutes auparavant. Le duo nouvellement formé va donc s’allier bon gré mal gré et devra affronter le responsable de cette situation.

C’est peu ou prou la première demie heure du scénario de Ghostwire Tokyo qui se raconte au travers d’un certain nombre de chapitres dans lesquels vous aurez des missions à accomplir pour faire avancer la trame de l’histoire. Une histoire qui surprend, traitant d’énormément de sujets tel que le voyage du héros (je vous laisse vous renseigner) ainsi que des thèmes comme le deuil, la tradition japonaise (les yokai, les Tanuki ainsi que les statues de prières pour ne citer que ça) mais aussi le rapport de dualité entre les croyances ancestrales ainsi que la modernité. Tout ceci offre alors à ce Ghostwire Tokyo un sujet de fond qui nous permet ainsi de nous immerger de la plus belle des manières dans son univers singulier et inédit.

D’ailleurs, en parlant de fond, sachez qu’il amène un certain fond de réflexion sur les thèmes précédemment cités et nous offre alors la possibilité (ou non) de réfléchir (ou non) sur ces fameuses questions et en ce qui me concerne, je trouve que c’est une excellente idée et offre alors à ce Ghostwire Tokyo un vrai et premier bon point. Quant à la qualité du scénario, de son écriture à sa narration, nous sommes dans un format classique mais très efficace et on sent que depuis le 1er The Evil Within (paru en 2014) et The Evil Within 2 (paru en 2017 et mon GOTY de la même année), Tango Gameworks s’est très largement amélioré sur la question, là encore, Ghostwire Tokyo est très facilement compréhensible et nous immerge dans son scénario de la façon la plus limpide que ce soit. Je finirais là dessus mais Ghostwire Tokyo N’EST ABSOLUMENT PAS un SURVIVAL HORROR mais plutôt un jeu d’action comportant des éléments de fantastique/surnaturel. J’ai tout de même sursauté 2 fois tout au long de mon aventure et il faut bien vous dire que l’ambiance chargée d’une ville abandonnée de ses occupants au profit d’êtres inquiétants nous plonge alors dans un univers inédit dans le paysage vidéo-ludique actuel. En ce qui me concerne, cela ne m’a aucunement gêné et je trouve que c’est même un point positif puisque Ghostwire Tokyo est accessible à tout le monde et se permet alors de partir sur un terrain où tout le monde ou presque peut lui donner sa chance.

Du côté du gameplay, Ghostwire Tokyo est un FPS et nous propose des combats contre des créatures à l’aide de pouvoirs liés aux éléments (vent, eau et feu), avec des talismans (de toute sortes) ainsi qu’un arc. Si de prime abord, je trouvais que les combats manquaient de punch, une fois manette en main, il faut bien avouer que je les trouve bien travaillés et rudement exigeants en terme de stratégie. Alors, attention, je vous vois venir, non ils ne sont pas si difficile que cela mais il faut bien faire attention au nombre d’ennemis que vous trouverez en face de vous. La seule « stratégie » sera donc de percer le corps de vos ennemis au niveau de leur cœur et leur extraire. Au passage, sachez que l’infiltration peut être une bonne alternative mais vous passerez le plus clair de votre temps à vous battre. Si je pourrais qualifié les combats donc, je dirais qu’ils sont simples de compréhension mais qu’ils sont efficaces en termes de sensations et où plus on avance dans le scénario, plus on se sentira puissant. De ce fait, j’en redemande même une fois l’aventure finie. Néanmoins, je n’aurais clairement pas dit non pour une esquive puisque cela aurait apporté encore plus de dynamisme et aurait permis d’éviter de prendre des coups alors qu’une esquive aurait justement éviter de perdre de la vie pour « rien ».

Toujours dans le gameplay, sachez que Ghostwire Tokyo comporte des éléments de RPG comme la prise de niveaux ainsi que des points d’expérience à répartir dans trois arbres distincts. Encore une fois, depuis Cyberpunk 2077, je dois vous avouer que les arbres de compétences dans Ghostwire Tokyo ne change pas totalement l’expérience de jeu (sauf peut être en ce qui concerne 2-3 compétences qui visent les déplacements offrant alors la possibilité d’évoluer de toits en toits avec un plaisir certain). Mais outre cette précision importante, je n’ai pas eu l’impression que mon expérience de jeu fut drastiquement transformée au fur et à mesure de mes prises de niveaux. De plus, vous pourrez vous équipez d’un certain nombre de chapelets vous octroyant des effets bien utiles comme le fait de rendre vos attaques plus fortes et ainsi de suite. Enfin, sachez que pour reprendre de la vie ou des PM (points de magie), sachez qu’un système de nourriture est proposé ainsi que des éléments destructibles qui vous remettront vos PM.

En ce qui concerne le monde ouvert de Ghostwire Tokyo, il n’est ni gigantesque ni trop petit mais à une taille relativement « normale » comparé à d’autres mondes ouverts du moment. Il vous faudra atteindre des sanctuaires disséminés sur la carte afin de découvrir la carte. En ce qui concerne les activités, sachez que vous pourrez aussi accomplir des missions secondaires, faire la chasse aux différents collectibles ainsi qu’aux 240300 âmes qui n’attendent que vous et votre patience légendaire.

Du côté des graphismes, j’ai accompli Ghostwire Tokyo en 60 fps sans ray tracing et je trouve donc que graphiquement parlant, c’est tout simplement magnifique, tant en termes de graphismes purs que de direction artistique. Bref, j’en ai pris plein les mirettes.

Du côté de la technique, Ghostwire Tokyo ne souffre d’aucuns bugs particulier mis à part de légers ralentissements quand on tourne la caméra une fois sur les toits de la ville ainsi que dans un combat de boss bien particulier vers la fin de l’aventure où là j’ai eu à faire à un ralentissement assez violent. Mis à part ça, je n’ai eu aucun problème que ce soit. Le SSD de la PS5 permet de très courts temps de chargement et la gestion de la DualSense est un modèle du genre, entre les gâchettes haptiques, les vibrations ainsi que la voix de KK qui ressort du micro de la manette, on peut dire que notre immersion dans l’aventure est transcendée grâce à la DualSense.

Je finirais sur la durée de vie (qui est un premier point de polémique selon nos chers « influenceurs »), sachez que j’ai platiné Ghostwire Tokyo en 47 heures, 13 minutes et 26 secondes. J’ai fini une première fois l’aventure en mode normal puis basculé ma partie en facile pour m’occuper du Platine qui est plus long que véritablement difficile, puisqu’il vous demande juste d’accomplir l’histoire, faire les quêtes secondaires, l’ensemble des collectibles ainsi que récolter l’ensemble de toutes les âmes et finir une seconde fois l’aventure avec les âmes patiemment récoltées précédemment. Ce qui peut être un problème si nous ne sommes ni organisé(e)s ni patient(e)s. Juste un mot rapide, sur le fait de devoir récolter l’ensemble des âmes présentes dans la ville, si l’objectif en lui même ne me gène pas, c’est le nombre qui peut poser problème. En effet, j’aurais aimé qu’il ne soit pas aussi exorbitant puisque 240300, c’est quand même fort de café non ? Je peut donc comprendre que les joueurs et les joueuses soient découragés au vu de ce nombre ahurissant, en sachant que pour l’avoir fait, cet aspect ne contentera finalement que les complétistes et n’apporte finalement aucune réelle récompense aux joueurs.

Je ne vais pas tourner autour du pot mais Ghostwire Tokyo décroche le coup de coeur tant j’ai tout simplement adoré l’aventure, que je trouve bien écrite, d’une mise en scène efficace, traitant de sujets de fond avec une intelligence redoutable. Certes, son monde ouvert ne propose rien de nouveau dans ses activités mais l’ambiance qui se dégage des rues vides d’une Tokyo livrée à une attaque surnaturelle sans commune mesure fait mouche sur moi et mis à part le fait que j’aurais aimé avoir une esquive digne de ce nom ainsi que les ralentissements précédemment cités, je n’ai pour ainsi dire rien à reprocher à Ghostwire Tokyo qui nous propose donc une aventure fantastique qui oscille entre les traditions et la modernité, notamment au travers de son duo de personnages principaux que de ses thèmes qui nous proposent ainsi un début de sujet de réflexions. Bravo Tango Gameworks de nous proposer une œuvre qui souhaite proposer quelque chose de différent et qui le fait à sa manière, sans déroger aux mécaniques actuelles.

Ce que j’ai aimé :

  • Akito et KK, attachants et touchants
  • Le scénario, que je trouve vraiment bien écrit
  • Un bon doublage français
  • Les sujets de réflexions abordés et la manière qu’a eu le studio de le faire
  • Une direction artistique singulière qui offre au titre une identité bien à lui
  • La DualSense
  • Le mode photo, qui ne dévoile pas toutes ses mécaniques immédiatement
  • Une durée de vie ni trop longue, ni trop courte, juste ce qu’il faut

Ce que j’ai moins aimé :

  • Le fait de devoir récolter 240300 âmes, il fallait oser le faire ça !
  • J’aurais aimé une vraie esquive dans les combats
  • Des ralentissements une fois sur les toits ainsi que dans un combat de boss particulier

Son Appréciation

Ghostwire Tokyo décroche le coup de cœur du blog en raison de son scénario que je trouve bien écrit et bien mis en scène, avec une narration somme toute classique mais très efficace. De plus, les sujets de réflexions abordés au cours de l’aventure font mouche sur moi et j’ai aimé que la dernière œuvre en date du studio de Shinji Mikami traite de sujets auquel un JV n’a pas l’habitude d’aborder et le fait même très bien. Outre ses immenses qualités, Ghostwire Tokyo comporte tout de même certains défauts que je juge pas bien méchants, selon moi bien entendu. En résulte alors une œuvre que je n’oublierais pas de sitôt et en ce début d’année où j’ai pour l’instant déjà oublié le trois quart de ce que j’ai joué, ça en dit long. Très long même. Bravo Tango Gameworks et Bethesda et… Merci.

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2 réflexions sur “[Test] Ghostwire Tokyo : Entre traditions et modernité, une œuvre qui prend tout le monde à contre pied ?

  1. Encore un titre qui me fait regretter de ne pas avoir encore de PS5 !
    Quel plaisir d’avoir encore des titres qui bousculent un peu les codes classiques
    et puis en attendant le prochain Yakuza c’est le meilleur plan pour se faire une petite virée nippone

    Aimé par 1 personne

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