Sorti le 20 août sur PS4. Développé par Flavourworks et édité par Sony. Critique réalisée à partir d’une version PS4 dématérialisée offerte par PlayStation France.
Les conditions de la critique sont les suivantes : Je me suis passé de l’application smartphone pour me concentrer exclusivement sur le « gameplay » de la manette. Comme à mon habitude, aucun spoil ne figure dans cette critique.
Annoncé lors de la Paris Games Week 2017, Erica se devait être un FMV atypique et inédit en soit selon les premiers avis qui émergeaient à l’époque. Sauf qu’entre temps, deux grosses années quand même, le titre développé par Flavourworks et un certain Jack Attridge, pas moins directeur créatif et co-fondateur du studio, est tombé dans un anonymat faisant oublié le titre prévu sur la gamme Playlink. Deux ans passent donc sans aucune nouvelles, même votre serviteur l’avait complètement oublié (honte à moi…) et voilà que d’un coup d’un seul, Erica sort en dématérialisé à un prix doux d’une petite dizaine d’euros. Sauf que le titre à littéralement changé, au point même de nous offrir un nouveau casting, l’actrice principale y compris. Pour être même complètement précis, même son gameplay s’est vu changé puisqu’on peut très bien se passer de son smartphone pour y jouer et se contenter aisément de sa manette. Mais la question que tout le monde ne se pose pas, vu le faible engouement autour du titre, que vaut Erica ? Réponse ci dessous.
L’histoire d’Erica commence relativement doucement, en prenant le temps d’installer son spectateur joueur ou sa spectatrice joueuse avant de lui jeter en pâture son premier élément perturbateur. En effet, Erica alors enfant, subira une tragédie qui la poursuivra toute sa vie, jusqu’au moment où l’intrigue de ce Jeu-film commence vraiment. Immédiatement, Erica et nous même sommes jetés dans une intrigue lorgnant sur le thriller policier avec une légère dose de fantastique et encore je reste gentil. Le premier bémol que j’aurais à émettre, c’est la « violence » de certaines scènes qui (je le rappel, Erica est PEGI 18+) fait que cette oeuvre n’est pas à mettre dans toute les mains et du coup s’adresse plus à un public de joueurs et de joueuses (par exemple, j’aurais bien aimé faire découvrir Erica à ma mère mais je sais que ce n’est pas possible…) et second bémol, c’est l’écriture générale d’Erica. Le ou les scénaristes ne prennent pas le temps de poser les personnages, de nous les présenter et de les laisser « vivre ». Tout comme les personnages, on subit l’action qui ne fait que nous jeter dans une situation anormale et de nous les faire enchaîner sans prendre le temps de nous laisser profiter ou de respirer. En résulte une sorte de montagne russe un peu folle où les scènes s’enchaînent sans autre forme de procès.
Le scénario d’Erica est néanmoins intéressant à suivre et je me suis pris au jeu de vouloir découvrir le fin mot de l’histoire qui intervient au bout de deux heures et demi, trois heures, oui c’est assez court, mais qui pose le constat que le premier « run » ne nous livre pas toute les réponses que nous nous poserons si la sauce prend. J’ai plus ou moins compter, si on souhaite à la fois décrocher le Platine et découvrir l’intégralité de l’intrigue, qu’il nous faudrait au bas mot quatre parties et donc à peu près une douzaine d’heures de jeu pour arriver au bout d’un titre vendu à « bas » prix, soit quand même un ticket de cinéma même si la comparaison est vraiment ridicule dans un certain sens.
Sans forcément entrer dans le spoil à outrance, sachez quand même, et pour finir là dessus, que je trouve le scénario de Erica un brun conventionnel dans le sens où il aurait très bien pu se retrouver sur Netflix sans aucun problème, les leçons de morale propre à la plateforme de VOD en moins, fort heureusement d’ailleurs sinon le constat aurait été très différent. Mais je me répète, étant un public assez facile, j’ai passé un très bon moment sur mon premier run et je compte bien le refaire une seconde fois un peu plus tard quand j’aurais le temps.
Du côté du casting, Erica est incarnée par Holly Earl, une actrice anglaise connue des fans de Docteur Who mais pour moi, c’est une découverte et j’admet volontiers qu’elle incarne son rôle avec une certaine justesse. Elle use d’une palette d’émotions qui fait que sur moi, je me suis autant attaché à l’actrice qu’à son personnage mais malheureusement, les soucis d’écriture fait qu’on ne peut pas prendre le temps de réellement s’y attacher comme j’aurais voulu. Là encore, l’actrice n’y est pour rien et se débrouille finalement plus que très bien pour se dépatouiller d’une situation qui n’est pas du tout de sa faute, bien au contraire. Quand au reste du casting, merci à Holly Earl, vraiment. Non pas que ce soit une catastrophe mais un tout petit peu quand même, puisqu’on à quand même droit à des clichés sur pattes. A un tel point que j’avais direct compris le petit jeu de deux personnages loin d’être discrets mine de rien…
Parler de gameplay pour un FMV est assez singulier mais celui de Erica est très simple à prendre en main et de mon côté, je ne me suis pas embêté à devoir aller télécharger l’appli Playlink comme un certain Hidden Agenda (que j’ai adoré au passage). Un très bon point pour Erica donc, de laisser à notre confidentialité le choix entre l’application et la manette et c’est sur cette dernière que j’ai jeté mon dévolu. Le gameplay à la manette se fera principalement avec le touchpad et la touche Rond et… C’est tout. Chaque scène ou presque, vous aurez droit à des choix multiples faisant avancer l’intrigue dans une direction plutôt qu’une autre et même un non choix est un choix en lui même. Juste un point que je voudrais vous faire part, c’est le curseur qui pourrait poser un petit problème au début de votre aventure. Cela reste un peu nébuleux mais sachez qu’il faut pointer ce que vous souhaitez et retirer votre pouce. Mis à part cet oubli d’explication, tout le reste se passera très bien. Je finis là dessus, sauf à de très rares occasions où une certaine action vous demandera les deux mains, j’ai pratiquement fait l’aventure au pouce droit tant le gameplay est très accessible.
Quand aux graphismes, à la technique et au doublage, étant donné que nous avons droit à un vrai film et donc à de vrais acteurs et actrices, il faut savoir que Erica vous demandera quand même 40 GO sur le disque dur. L’image est vraiment superbe et je n’ai rien à dire sur cette partie là. Aucun problème technique, tout répond très bien. Quand au doublage, vous aurez le choix entre la Version Originale et d’autres doublages dont une Version Française qui reste relativement bien foutue sans forcément casser la baraque si je puis me permettre. J’ai néanmoins remarqué un léger décalage de voix pratiquement au tout début ainsi qu’une ou deux fois par la suite.
Ce que j’ai aimé :
- Vendu à un prix « doux » avec une certaine rejouabilité à condition d’apprécier l’expérience
- Holly Earl, une actrice que je souhaite revoir assez vite et qui s’en sort plutôt bien compte tenu du reste du casting
- Le gameplay à la manette
- Une « bonne » VF
- Plutôt bon public, le scénario se laisse un peu suivre…
Ce que j’ai moins aimé :
- … Mais reste bordélique dans son écriture globale
- Le jeu des autres actrices et acteurs, c’est pas trop « ça »
- Une histoire qui ne prend pas le temps de se poser et de laisser vivre ses personnages, faut que tout se passe vite, c’est un peu bête
Son appréciation
Sorti à la surprise générale, Erica est une relative bonne expérience dans son genre. En prise de vue réelle, Holly Earl campe un personnage jetée dans un bordel conventionnel assez efficace mais qui ne restera pas en tête. En résulte quand même une assez belle découverte, l’actrice donc, que je souhaite revoir assez vite tant je trouve qu’elle se débrouille plutôt bien, compte tenu du reste du casting qui galère à rendre cette histoire de thriller assez crédible pour se prendre réellement au « jeu ». Mais j’insiste sur le fait qu’étant bon public, Erica est parvenu à me prendre dans ses filets et me pousser jusqu’au fin mot de sa sombre histoire. Proposé à un prix vraiment doux, je vous conseille vivement d’y jeter un oeil et votre pouce droit, cela vous changera peut être de vos habitudes le temps de 3-4 heures que dure Erica lors de sa première fois.
*Critique et screenshots réalisés à partir d’une PS4 fat et d’une Version PS4 dématérialisée fournie par PlayStation France que je remercie une nouvelle fois.
J’en ai jamais entendu parlé, ça à l’air assez ouf ! Bon je pense que les choix doivent être limité mais j’ai carrément envie d’y jouer rien que pour essayer ce nouveau type de gameplay!
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Surtout qu’un niveau financier, la prise de risques reste vraiment minime 🙂 Tu peut foncer sans souci 🙂
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Si je comprends bien, c’est une version moderne du principe « ce livre dont vous êtes le héros’ ? c’est ça ?
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Désolé de la réponse tardive ! Plus ou moins oui 🙂 En fait, c’est un peu comme du Telltale ou du Until Dawn si je pourrais comparer avec d’autres oeuvres du même « genre » 🙂
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Même si les jeux FMV ont un côté un peu flippant je trouve (je repense aux vidéos sur Youtube qui montrent des anciens jeux de ce style mélangeant graphismes et scènes filmées, ça a un côté crispant) celui-ci a l’air vraiment bien fait avec la technique de maintenant. Je n’avais pas entendu parler du jeu, mais il a l’air d’avoir un beau potentiel et une belle ambiance, même s’il n’est pas parfait. En tout cas, il fallait oser ce concept, et ça change des jeux habituels ! Ta critique laisse vraiment entrevoir à quoi s’attendre si on veut tester le jeu.
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Merci 🙂 Erica est vraiment bien foutu dans sa technique en effet, ok a vraiment l’impression de « jouer » à un film, c’est assez particulier mais une fois devant on passe plus ou moins un bon moment 🙂
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