[Ciné]Critique de Ghost In The Shell 2017

Sorti de l’imaginaire de Shirow Masamune dans les années 90, puis adapté dans un long métrage animé par Mamoru Oshii, Ghost In The Shell est devenue une oeuvre éblouissante pour les uns et magistrale pour les autres. En ce qui me concerne, outre Dragon Ball Z, j’ai littéralement grandi avec l’oeuvre cyberpunk et l’héroïne du Major. Repris par l’industrie cinématographique américaine, que vaut le film de Rupert Sanders ?

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Le Synopsis

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Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Le casting et la prod’

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Le film est réalisé par Rupert Sanders

Le Major est interprétée par Scarlett Johansson

Batou est interprété par Pilou Asbaek

Aramaki est interprété par Takeshi Kitano

Le Dr Ouelet est interprétée par Juliette Binoche

N’oublions pas Michael Pitt mais je ne dirais rien sur son rôle, de peur de spoiler

La critique

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Je m’en souvient comme si c’était hier. La première fois que j’ai posé les yeux sur l’oeuvre papier. Bien qu’étant jeune et totalement subjugué par le personnage du Major, les propos tenus par Ghost In The Shell ont plus ou moins marqué le petit bonhomme que j’étais. Le long métrage animé lui, à enfoncé le clou, notamment dû à son caractère révolutionnaire, surtout dû à l’époque. Puis, les deux saisons de la série animé Stand Alone Complex, un Jeu Vidéo sur PS2 (de qualité très inégale) et un Ghost In The Shell 2 Innocence m’ont accompagnés dans mon adolescence pour ainsi laissé la place à une autre oeuvre cyberpunk : Deus Ex. Des années ont passées et nous voici donc en 2017, l’occasion pour moi de voir que non seulement je suis toujours resté fidèle à une oeuvre m’ayant marqué, mais aussi de voir que je suis devenu un vieux con. Bref, Rupert Sanders, à qui l’on doit Blanche Neige et le chasseur, qui ne m’a pas réellement marqué plus que ça, c’est même tout le contraire d’ailleurs, nous propose donc SA vision de Ghost In The Shell. Je ne reviendrais pas sur les polémiques, notamment sur le choix de Scarlett Johansson en lieu et place de Margot Robbie (hé ouais, cette dernière à préféré se faire Suicide Squad, donc dans tout les cas, aucune actrice asiatique n’aurait eu le rôle, c’est con ça hein ?), ni aussi le fait que le film, américain, était attendu sur le fait qu’il oserait touché une oeuvre aussi « subversive » que Ghost In The Shell (notamment sur le fait que les multinationales ont pris le pas sur les gouvernements et les luttes intestines des ministères). Nous voici donc en 2017 et les américains nous proposent donc leur vision de la chose. Le film, d’une durée de 1h47 est un peu plus long que le long métrage animé de l’époque, qui lui durait 1h20, mais aurait gagné à être un poil plus long. Cela dit, sa durée est pile poil ce qui lui faut et se termine sans rien précipité. Le film se concentre donc sur Scarlett/Le Major dont son corps à dû être remplacé par un autre corps cybernétique flambant neuf. Seul son cerveau est conservé, ce qui fait d’elle la première de sa génération. L’histoire prend place quelques temps après l’introduction du personnage et on retrouve la demoiselle lors d’une mission de surveillance en haut d’un toit d’un gratte ciel, l’occasion pour voir que les CGI peuvent aider une ville fictive et futuriste, tout droit sorti de l’imaginaire de Masamune, afin de prendre « vie » sur grand écran. Oui c’est recréé numériquement mais c’est tellement bien foutu que ça ne choque pas plus que ça. Retour sur le Major qui décide d’intervenir puisqu’une attaque est menée contre un haut cadre de la société Henka. Le premier hommage au film animé se déroule sous nos yeux et on en prend plein la gueule. L’action est sèche, calme, posée. Sans chichi ni fioriture. A l’instar des scènes d’actions suivantes, les scènes de « fight » peuvent être froide et sans imaginations mais là encore, c’est dans l’esprit de l’oeuvre. Les choses sont faites oui mais sans non plus charger la tartine.

Le scénario, quand à lui, peut être un tantinet alambiqué dans les 20 premières minutes mais au final, il est plus lisible, mieux expliqué, mieux mis en scène que le long métrage animé qui lui avait la fâcheuse tendance de faire exprès de perdre son spectateur ou sa spectatrice. Fort heureusement, nous ne sommes pas pris par la main, mais il perd un peu dans la philosophie iconique. Cette dernière est toujours là mais survolée et mit un peu en second plan. Alternant scène d’introspection de son héroïne, scène d’action et enquête, l’histoire du film est bien écrite, se laisse suivre et ne m’a jamais sorti de son contexte. Subsiste une ou deux incohérences ici ou là mais je pense que c’est dû à un montage ou une scène coupée. Donc dans l’ensemble, du moins en ce qui me concerne, le scénario est une première surprise positive. On peut peut-être lui reproché que le méchant ne fasse pas méchant mais là encore, tout est expliqué et rien n’est laissé au hasard, notamment vis à vis du Major qui se voit au centre de toutes les attentions puisque le film tourne vraiment autour d’elle, ce qui explique, peut être, que l’interprète se devait être « bankable »…

Du côté du casting, on va commencer par la « ravissante » Scarlett Johansson, puisqu’il faut savoir qu’avant le visionnage du film, je n’étais pas un grand fan de la demoiselle, lui reprochant non pas sa beauté, ni son talent, mais quelque chose qui tient plus à sa personne. De ce fait là, j’avais une peur immense de voir plus une Motoko Johansson-nisé que « ma » Motoko. Et j’avoue qu’après le film, je tient à faire mon méa-culpa, sans non plus me foutre aux pieds de l’actrice la suppliant de bien vouloir me pardonner (encore que, c’est quand elle veut, avec plaisir même), cette dernière m’a offert ce que j’exigeais de sa part. Grâce à Scarlett Johansson, le Major prend vie durant les 1h47 du film, avec ses moments badass, ses doutes, ses interrogations, la fidélité qu’elle à envers le personnage animé est épatant et tout ça, cette somme de choses, force tout simplement mon respect. Je ne dirais pas que je suis devenu fan de l’actrice mais elle m’a prouvé qu’elle pouvait respecter un personnage avec qui j’ai grandi, quand bien même je n’aime pas la dite actrice. Je l’assume mais je tient simplement à dire merci. Merci Scarlett d’avoir respecté un personnage que j’adore depuis ma toute jeunesse. Quand aux autres personnages, j’ai un gros coup de coeur pour l’acteur qui incarne Batou qui à notamment TOUT mais alors TOUT compris à l’acolyte fidèle du Major. Tout simplement criant de vérité, alors bravo à Pilou Asbaek. Il en volerais presque la couverture au Major mais aide notamment Scarlett dans la construction de son personnage à elle en étant tout simplement le pilier infaillible que Batou à toujours été. Le reste du casting, on retrouve Aramaki sous les traits de Takeshi Kitano qui parle japonais (beh ouais il parle pas anglais le monsieur) et il s’en sort plutôt bien sans non plus éblouir l’assistance. Efficace et c’est cool. Le petit bémol vient vraiment de Juliette Binoche qui n’a, pour moi en tout cas, rien compris du script, bien qu’essentielle à une scène clé du film, sa prestation ne produit rien et elle n’a pas l’air convaincue de ce qu’elle fait. Un mot sur Togusa, qui est le seul humain non cybernétisé de la Section 9, l’acteur qui l’incarne ne fait pas du tout, mais alors pas du tout Togusa et je ne m’explique pas le pourquoi du comment puisque je ne l’ai pas reconnu de suite alors que le Major, Batou et Aramaki notamment, sont reconnaissables immédiatement.

Pour finir sur mon avis en ce qui concerne le film. Je l’ai adoré. Tout simplement. Je n’irais pas non plus jusqu’à dire qu’il est fidèle à l’oeuvre qu’il adapte, mais qu’il est respectueux et ça, bah ça fait un bien fou. Tout est réussi dans cette version de Ghost In The Shell de Rupert Sanders, les décors, le Major, l’histoire, les origines de l’héroïne (nous, on n’avais pas ça à l’époque, on ne pouvait que faire des suppositions, se convaincre que c’était bien la vérité), ici tout est narré, les clés pour comprendre le personnage sont livrés, plus qu’à en faire ce que nous voulons. Quand au scénario, il reste lui aussi fidèle, en partant dans sa propre direction, en nous offrant un méchant qui a de bonnes raisons (même si dit comme ça, c’est zarb). Une bonne histoire, servi par de belles scènes d’action un peu sec mais qui servent avant tout l’affaire dans laquelle nous sommes plongés bien qu’un peu rare, le film ne fait pas étalage de ses gros bras. J’émets juste que le personnage de Juliette Binoche est desservi par la prestation d’une actrice qui s’est surement gourée de plateau et une petite incohérence scénaristique (une certaine scène de fusillade en milieu de film). Mais dans l’ensemble, c’est une prouesse exceptionnelle, surtout si on tient compte des conditions du tournage et des polémiques entourant la production. Je finit aussi par dire que ce film, ou cette vision de l’oeuvre ne dérangera jamais le manga papier ni les différentes adaptation animées. Il existe certes mais part dans une autre direction, une direction inédite et qui gênera à aucun moment Ghost In The Shell. Si vous souhaitez aller plus loin dans l’oeuvre, je vous recommande même chaudement le film animé de 1990 et à la rigueur la saison 1 de Stand Alone Complex. Sinon, le film de Rupert Sanders peut, je pense, se suffire à lui même.

Ce que j’ai aimé

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  • Scarlett Johansson qui sublime le Major, lui donne vie et lui offre une grâce et une puissance qui me réconcilie presque avec elle
  • Pilou Asbeak en Batou, on dirait le vrai Batou dis donc
  • Le scénario, qui fait quand même « Ghost In The Shell » dans son ensemble
  • Les scènes d’actions qui servent avant tout le scénario
  • Les décors, certes en CGI, mais tellement magnifiques
  • Un film respectueux de l’oeuvre qu’il adapte
  • Une assez bonne VF, c’est rare pour le mentionné

Ce que j’ai moins aimé

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  • La 3D qui sert à rien (sauf une scène qui dure 2 minutes à tout casser et encore)
  • J’aurais vraiment aimé un film plus long
  • Juliette Binoche qui ne s’en sort pas du tout dans son rôle
  • Une petite incohérence scénaristique
  • Je ne dit pas non pour une suite !

Son appréciation

Bien qu’imparfait ici ou là, l’adaptation de Rupert Sanders force le respect. Non seulement, tout est fait avec amour, mais en plus, il ose aller un peu plus loin que le film animé sans non plus dénaturer le tout. Une franche réussite, lié aussi à l’exceptionnelle prestation de Scarlett Johansson et Pilou Asbeak, en Major et Batou, plus vrai que vrai ! Un petit bijou bien foutu et très respectueux, ni plus ni moins.

4 réflexions sur “[Ciné]Critique de Ghost In The Shell 2017

  1. Je m’attendais à un film mauvais mais j’ai vu un film passable alors je n’ai pas été trop déçue. Ce qui est dommage c’est que Sanders ne se soit pas réapproprié Ghost in the shell, il a juste repris les passages cultes de l’anim et a brodé autour. Visuellement en tout cas oui c’était beau et il y avait une certaine cohérence même si la fin était à mes yeux un peu bancale.

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    1. Je t’avoue que je m’attendais aussi à une catastrophe… Ça m’a un peu rassuré mais si en effet, la prise de risque est assez moindre.

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  2. Une forte déception pour ma part, je comptais sur ce film pour me narrer ce mythe des mangas qu’est Ghost in the Shell, et je fus fort déçu. En premier lieu par scarlett qui semble se perdre petit à petit, film après film, n’arrivant plus à me surprendre dans son jeu. l’univers, les acteurs, le scénario, j’ai quasi accroché sur rien, ça ne sera donc pas par ce biais que je découvrirai et gouterais à cette légende. Mais pour ma part un film à oublier, et paix à l’âme de mes minutes perdues à regarder ça, ou ce quelque chose

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    1. Dit comme ça, c’est vrai que le résultat Made in Hollywood fait pitié. Mais je garde à l’esprit que c’est une adaptation live. L’oeuvre originale, aussi puissante soit elle, sera toujours en premier chez moi. Là, on a juste droit à un film de fan (le réa est fan) rien d’autre, avec les moyens et les contraintes qui sont les siennes. Comme le Robocop de José Padilha pour grossir le trait.

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